Droit de Répônse du Dr ATIENZA sur l'opération type longo
L’article intitulé : " Hémorroïdes : les résultats de la technique de Longo " paru dans le quotidien du médecin (N° 6637) du 3 Février 2000 nécessite la correction d’inexactitudes et une certaine pondération concernant ses résultats et avantages supposées.
Il ne s’agit pas au sens strict d’une hémorroïdectomie car les hémorroïdes au moins externes restent en place. Cette technique ne s’adresse classiquement pas aux hémorroïdes grade IV. Sur le plan physiopathologique de la maladie hémorroïdaire l’organe cible (le tissu hémorroïdaire) est laissé en place et l’hypertonie intracanalaire, fréquemment associée chez ces patients, non prise en compte. Concernant ses indications, certaines se recoupent avec d’autres techniques, moins invasives telles les ligatures avec ou sans congélation. Comme toute nouvelle technique l’engouement initial, soutenu par un travail de marketting remarquable va se trouver pondéré par la survenue d’effets indésirables à court terme de plus en plus constaté en service spécialisé* et surtout par son efficacité réelle à long terme chez des patients à l’espérance de vie élevée. Le recul ainsi que les progrès dans la lutte de la douleur post-opératoire (pompe PCA) font de l’hémorroïdectomie pédiculaire selon la technique de Milligan et Morgan encore à ce jour le geste de référence pour l’éradication de la maladie hémorroïdaire. Si la technique de Longo peut présenter un intérêt chez nombre restreints d’hémorroïdaires, elle ne constitue pas actuellement une réelle révolution dans la prise en charge de cette affection. Des études comparatives s’imposent, réalisées par des centres indépendants, analysant l’efficacité à moyen et long terme et fixant ses indications précises par rapport aux techniques éprouvées de longue date.
Docteur Patrick ATIENZA
Chef du service de Proctologie Médico-Chirurgicale
Hôpital des Diaconesses
75012 Paris
Vaste ulcération circonférencielle intra-anale et fécalome après intervention de Longo. Lâchage des agrafes de l’anopexie secondaire aux thromboses post-opératoires externes posant un problème de reconstruction cutanéo-muqueuse du canal anal.